Les mots sont importants

Les mots véhiculent des représentations, des idées et des images. Souvent à notre insu, ils sont incorporés et répétés, alimentant ainsi normes et représentations. La clarification de certains d’entre eux est importante, afin de mieux situer notre propos.

Personne qui harcèle, Personne harcelée

L’immense majorité des personnes qui harcèlent sexuellement sont des hommes, une petite partie des femmes. Si un certain discours actuel insiste sur la violence des femmes et le nombre important d’hommes cibles ou victimes, il est essentiel de rappeler que la question des violences n’est de loin pas symétrique entre femmes et hommes et que celles-ci s’inscrivent toujours dans des rapports de pouvoir

Personnes ciblées

L’écrasante majorité des cibles ou des victimes de harcèlement sexuel sont des femmes et des personnes ne correspondant pas aux normes dominantes de masculinité. Pour inclure toutes les personnes pouvant être ciblées ou victimes de harcèlement sexuel nous avons choisi d’employer le terme personnes.

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Cible ou Victime

Sur ce site, nous utilisons les termes cible et victime. La cible – devenir une cible, être pris-e pour cible – indique un processus, avec une dimension collective et générale. Le terme victime – c’est-à-dire une personne qui subit des injustices et qui souffre – est depuis quelque temps connoté de manière négative, comme si les personnes se complaisaient dans cette situation et « jouaient », en quelque sorte, à la victime. Le statut de victime, se sentir avoir été ou être victime, peut-être une étape essentielle dans un processus de reconstruction et de réappropriation de son histoire. Que l’on se sente cible ou victime, le fait de pouvoir identifier et nommer ce qui a été vécu, ainsi que la reconnaissance par les autres, sont des éléments fondamentaux.

Le harcèlement sexuel

Le harcèlement sexuel se définit par des paroles, des actes ou des gestes à connotation sexuelle. Ces différentes manifestations provoquent l’inconfort, la crainte et l’infériorisation des personnes qui en sont la cible. Le harcèlement sexuel déstabilise et rabaisse la cible en créant soit un climat de travail hostile soit en mettant en place des dynamiques de chantage. L’intention n’est pas déterminante pour considérer s’il y a harcèlement sexuel, c’est le ressenti de la cible qui compte. Il s’agit d’un abus de pouvoir qui est qualifié de discrimination par la Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes. Certains de ces actes sont considérés comme des infractions pénales.

Intersectionnalité (imbrication des rapports de pouvoir).

Les systèmes d’oppression s’alimentent et se construisent de manière simultanée. C’est pourquoi il est fondamental de prendre en compte les différents rapports de pouvoir dans lesquels chacun-e se situe.

Le genre, la classe, le statut social, le fait d’être racisé-e, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, le handicap, notamment, sont autant d’appartenances qui créent des discriminations et des oppressions. Par exemple, on peut être à la fois femme et racisée, à la fois précaire et lesbienne. On peut avoir des privilèges de par son statut social et subir une oppression due à son genre :

  • par exemple faire une carrière universitaire en étant une femme, ou en ne correspondant pas aux normes dominantes en termes de genre, et de ce fait rencontrer des obstacles supplémentaires ;

  • ou encore être une femme blanche qui emploie une travailleuse domestique immigrante dont l’autorisation de séjour est précaire, voire inexistante, tout en subissant soi-même les effets du sexisme.

  • Il n’y a pas de hiérarchie entre les différentes formes d’oppression. En effet, elles fonctionnent généralement ensemble.





Le consentement

Le consentement c’est l’acceptation libre, éclairée et volontaire de prendre part à un rapprochement, à un flirt ou à une activité de nature sexuelle et ce à tout moment. Le consentement peut exister à un moment donné mais cesser ensuite.

Il est essentiel de faire la différence entre une personne qui souhaite et désire un rapprochement et celle qui exprime, de manière explicite ou implicite, un refus ou encore qui ne réagit pas. Lors d’un rapport de séduction, le refus est accepté, alors que dans une situation de harcèlement, il ne l’est pas. Dans le cadre de relations hiérarchiques – c’est-à-dire de pouvoir entre deux personnes – le consentement peut poser des difficultés. Le consentement n’est pas valable s’il est obtenu au moyen d’une manipulation affective, de pressions, ou de chantage ou dans des situations où il ne peut s’exprimer librement, parce qu’une personne n’est pas libre d’exprimer son refus. Par exemple, entre une personne en formation et une personne ayant un lien pédagogique ou d’autorité avec elle.




Continuum des violences sexistes et sexuelles.

L’ensemble des violences, faites aux femmes et aux personnes qui ne correspondent pas aux normes dominantes en matière de genre, forme un continuum de propos, de comportements et d’actes.

Ce continuum des violences blesse, humilie, maltraite et parfois tue les personnes en raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle et affective, de leur identité de genre ou encore de leur expression de genre. Ce continuum comprend toutes les formes banalisées et intégrées de violences, les manifestations du sexisme ordinaire, le harcèlement sexuel au travail, dans le cadre de la formation ou dans la rue, les violences conjugales, les agressions sexuelles et les viols, les féminicides, les mariages forcés ou le viol comme arme de guerre. Cette expression – le continuum des violences sexistes et sexuelles – souligne la continuité, ainsi que la diversité, des formes de violences.

 

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Le sexisme

Le sexisme désigne une attitude discriminatoire basée sur le genre, qui repose sur une représentation stéréotypée et figée du féminin et du masculin. Cette notion recouvre toutes les expressions et comportements qui méprisent, dévalorisent et discriminent le féminin par rapport au masculin. Le sexisme constitue une violence spécifique car ses manifestations sont le reflet d’enjeux de pouvoir qui sont au cœur d’une des inégalités fondamentales de notre société : les inégalités de genre.



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